ça renifle de partout l'odeur de petits fours qui coûtent un bras, y'a tout autour des parfums qui se mélangent pour donner une mise à mort dans un champs bombardé, il se sent presque trop grand indra pour le costume qu'il arbore. y'a dans son sourire l'hypocrisie étalée sur des siècles de seconds qui voulaient jeter le roi dans les ordures, ses doigts qui pianotent sur la flûte et la bouche qui s'enfile le champagne sans se faire prier, genre de soirée où l'artiste est enfin mis sur le devant de la scène pour des tableaux qu'ont rien à envier à warhol. inspiration profonde, discussions qui mènent à rien, il étale sa culture en se servant de celle d'un autre, s'attire des regards curieux tout en sachant y jouer, il s'improvise en bon majordome qu'acceptera pas les ordres donnés. il est tout seul, indra, dans la foule qu'arrête pas de bouger, qui vante les mérites du coup de pinceau bien balancé dans l'air pour que la tache ressemble à une lettre et qui s'extasie devant des couleurs contradictoires qu'ont rien à faire ensemble. il s'y engage avec ce même dédain, balance des saloperies existentialistes qui mènent à des éclats de rire partagés, pas bien compliqué d'endosser le rôle d'un faux prince décharné qu'a plus rien à faire dans son royaume retapé d'or et de diamants.
y'a sa main qui s'est déjà faufilée, a réussi à choper un bracelet léger qu'aura meilleure place dans sa poche qu'autour du poignet de la donzelle pas bien farouche. elle est trop pompette pour s'y attarder, c'est que le lendemain sans doute qu'elle se dira que quelque chose manque à même la peau, que la vie est plus pareille, que ses biftons s'en sont allés dans la boue et dans le vide. dernière bouchée sans pour autant se tirer, y'a bien des regards qui arrivent à l'alpaguer, sourcils qui se haussent et sourire qui se pointe, comme une amertume sans trop de demi-teinte. pas vraiment à l'autre bout de la pièce, dona qui se donne plus la peine de danser, qui reste en piquet qu'a vu trop d'exécutés pour être remplacé par un autre. il laisse planer un genre de sourire, à savoir que ça signe la fin, qu'elle pourrait bien le balancer à la sécurité qui s'emmerde à en bailler des litres d'air. il ferme convenablement sa veste, indra, les quelques boutons sombres qui s'accordent au bleu foncé, il fait volte-face. cherche la fuite. y'a le coeur qui crépite des chansons anciennes qui s'embrasent sur ses côtes, c'est que ça fait encore un peu mal, assez pour avoir envie de se claquer une barre, pour se transformer en pierrot-la-déprime pendu à sa lune d'argent.